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Du 29 au 30 juillet 2025, l'hôtel Résidence de Bukavu a accueilli l'atelier de capitalisation et de clôture officielle du projet BDOM-GFFO-MYP, marquant la fin de trois années d'intervention humanitaire inclusive au Sud-Kivu.
Un événement sous le haut patronage de Son Excellence Monseigneur l'Archevêque de Bukavu
Pendant deux jours, sous le haut patronage de Son Excellence Monseigneur l'Archevêque de Bukavu, l'atelier a réuni les différentes parties prenantes autour d'un objectif commun : faire le bilan d'une intervention humanitaire exceptionnelle qui aura marqué la région.
La diversité des participants témoignait de l'ampleur et de l'importance du projet. Étaient présents le Directeur Pays de CBM, le staff CBM de Goma, les membres du comité de direction du BDOM Bukavu, les membres de l'équipe de mise en œuvre GFFO BDOM, ainsi que les représentants des autorités sanitaires provinciales : le chef de division provinciale de la santé, le médecin coordonnateur provincial des programmes santé mentale, réadaptation et santé de la reproduction, et le médecin inspecteur provincial de la santé.
L'événement a également bénéficié de la participation des principaux partenaires techniques et financiers de la santé en province, notamment le CICR, l'UNICEF, l'OMS et AIDS, soulignant l'importance de cette initiative dans le paysage humanitaire régional.
Premier jour : présentation des résultats remarquables

La première journée a été consacrée à la présentation détaillée des résultats obtenus pendant ces trois années de mise en œuvre. Le projet « Assistance Humanitaire Incluant le Handicap pour les Personnes Déplacées et leurs Communautés d'accueil », financé par le Ministère Allemand des Affaires Étrangères (GFFO), a largement dépassé ses objectifs initiaux.
Les participants ont découvert des chiffres impressionnants : plus de 20 000 personnes ont bénéficié des services de santé offerts, dont 8% de personnes handicapées et 4% de survivantes de violences sexuelles et basées sur le genre. Les interventions ont couvert les territoires de Kalehe, Uvira et Nundu, apportant des soins spécialisés jusque dans les zones les plus reculées.
Le volet renforcement des capacités a également été salué avec 99 membres de 9 organisations de personnes handicapées formés, bien au-delà des objectifs initiaux. Parallèlement, 77 Associations Villageoises d'Épargne et de Crédit ont vu le jour, offrant aux communautés, y compris aux personnes handicapées, des opportunités d'autonomisation économique.
Les cliniques mobiles déployées ont permis de réaliser des consultations ophtalmologiques, des chirurgies de la cataracte et la distribution de lunettes, répondant à des besoins urgents souvent négligés dans les réponses humanitaires classiques.
Second jour : témoignages émouvants et leçons précieuses

La seconde journée a été marquée par des moments particulièrement émouvants avec les témoignages des bénéficiaires. Ces récits de vie ont rappelé à l'assemblée l'impact humain profond de cette intervention. Des personnes qui ont retrouvé la vue grâce aux chirurgies de la cataracte aux femmes qui ont développé de petites activités génératrices de revenus grâce aux micro-crédits, chaque témoignage illustrait une vie transformée.
Les bénéficiaires ont exprimé leur reconnaissance non seulement pour les soins reçus, mais aussi pour la dignité retrouvée et l'inclusion sociale dont ils jouissent désormais dans leurs communautés respectives.
La session consacrée aux leçons apprises a permis d'analyser finement les défis rencontrés et les stratégies développées pour les surmonter. Trois enseignements majeurs ont émergé de ces discussions : l'importance cruciale de l'inclusion précoce des acteurs locaux et des personnes handicapées dans la conception des projets, la nécessité d'une planification flexible adaptée aux contextes sécuritaires difficiles, et l'impact déterminant du plaidoyer pour l'intégration systématique des questions de handicap dans toutes les réponses humanitaires.
Les participants ont également souligné comment ce projet avait contribué à changer les mentalités et les pratiques au niveau local, créant un environnement plus inclusif pour les personnes handicapées.
Un héritage durable pour l'humanitaire inclusif

Cet atelier de clôture n'était pas seulement l'occasion de célébrer les succès du projet BDOM-GFFO-MYP, mais aussi de capitaliser sur une expérience riche en enseignements. Les discussions ont permis d'identifier les bonnes pratiques qui pourront être répliquées dans d'autres contextes similaires.
La présence des partenaires internationaux et des autorités locales a garanti que les leçons apprises ne resteront pas lettre morte, mais inspireront les futures interventions humanitaires dans la région et au-delà.
Si ce projet se termine, son héritage perdure. Les organisations de personnes handicapées formées continuent leur travail de sensibilisation et de plaidoyer, les structures de micro-finance mises en place soutiennent toujours les familles vulnérables, et les protocoles de soins inclusifs développés servent désormais de référence à d'autres acteurs humanitaires.
L'atelier s'est achevé sur un message d'espoir : celui d'un humanitaire plus inclusif, plus respectueux de la dignité de chacun, et finalement plus efficace dans sa mission d'assistance aux populations les plus vulnérables.
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